Karethic


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Il fait encore nuit. L’air est humide, brumeux, et la température doit avoisiner les 25°C. La ville ne dort jamais. Les cabanes et échoppes sombres bordant la route, éclairées à la bougie, ne ferment jamais elles non plus. Ni la nuit, ni le week-end. Nombreuses, elles permettent notamment aux travailleurs.ses d’acheter de la nourriture avant d’entamer leur journée quelques minutes ou heures plus tard. On peut y grignoter du souchet frais, de la bouillie côcô de mil ou de tapioca, du pain djaté à la sauce dja à la tomate et au piment, un plat à base de haricot abobo, ou encore du pain fourré aux sardines et à l’avocat. Un délice !

Il est 4 heures du matin. Les longues flammes semblant prendre naissance dans d’anciennes boites de conserves, virevoltent entre les étals au son de discussions assurées, bientôt couvertes par le vrombissement des moteurs à combustion des taxi-motos et des quelques voitures et leurs klaxons. La ville est bruyante. Elle ne se repose jamais. Elle sent les pots d’échappement, ce n’est pas très agréable.

Elle, c’est l’effervescente Cotonou, capitale économique et plus grande ville – portuaire – du Bénin avec ses quelques 700 000 habitant.e.s, en Afrique de l’Ouest. Son étymologie Ku to nu, soit « la lagune de la mort » en langue fon, nous rappelle le marécage insalubre sur lequel elle a été bâtie, et désormais menacée par le réchauffement climatique et la montée des eaux. Mais ce n’est pas le sujet de cette histoire. Après une semaine ici, il est d’ailleurs temps de partir.

Aux abords de la cité, d’immenses panneaux publicitaires vantent les mérites de crèmes éclaircissantes bourrées d’hydroquinone, au grand dam de Carole. Et puis, enfin le brouhaha se calme. Et puis enfin, l’air frais, les couleurs vives et contrastées, la terre ocre, le vert des arbres sautent aux yeux et aux sens, en éveil. L’air est plus respirable.

Sept heures de route sont nécessaires pour rejoindre la destination. Quelques pauses permettent de se délecter de spécialités locales comme le fruit du rônier, à la chair ferme et au goût de noisette accompagné de noix de coco, ou encore la dakoua à l’arachide épicée. Tout ici peut s’acheter depuis sa voiture, il suffit de baisser la fenêtre et de faire son choix parmi les propositions de mets et boissons des vendeurs.ses ambulant.e.s.

La diversité des villages et des régions se ressent d’ailleurs au travers des spécialités culinaires. Oui mais voilà, elles ont un point commun. Et ce point commun, c’est ce sachet en plastique noir, présent partout dans la nature, y compris en pleine terre. Mais ce n’est pas non plus le sujet. Reprenons la route, devenue au passage plus sportive car désormais parsemée de trous et d’obstacles. La nuit commence à tomber sur les paysages rendus flous par la poussière soulevée par les roues, et l’arrivée est proche.

Carole Tawema, béninoise d’origine, co-fondatrice de la marque Karethic, oeuvre avec sa sœur pour que le village natal de leur père devienne l’épicentre non seulement d’un retour sain à la terre, mais aussi d’un commerce véritablement équitable permettant entre autres aux femmes de la région de s’émanciper et aux jeunes filles d’être scolarisées. Ce village, c’est Matéri, situé au nord-ouest du Bénin à proximité du parc national de la Pendjari, aire protégée de l’Atacora. Sur ces terres pousse le Karité, arbre sauvage vert et feuillu qui ne peut être cultivé, dont les amandes renferment de nombreuses vertus.

Et pourtant. Et pourtant, en 2015, à la suite d’un audit réalisé par un organisme de certification indépendant, les deux sœurs ont eu la mauvaise surprise de devoir déclasser – et donc perdre – une partie de leur production. Pourquoi ? Car des traces de pesticides – dont du glyphosate – ont été retrouvées dans les amandes de Karité. Comment ? Depuis 2016, les cultures de coton (non biologiques) explosent au Bénin et dans toute l’Afrique de l’ouest, entraînant avec elles un développement de la pollution des sols et nappes phréatiques, et des contaminations en cascade, impactant les populations.


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L’ambiance sonore est particulière. S’il fallait absolument la décrire, elle ressemblerait à l’adjonction d’un brouhaha confus et bruyant aux bruits stridents et ininterrompus du moteur de la barque en bois étroite fendant à vive allure les flots du Rio Madre de Dios.

Au fil des courbes du trajet, et ce malgré les lattes du toit, il sent le soleil taper de temps à autres sur sa peau, et le vent caresser ses cheveux et ses cils. Ses yeux justement, se plissent sous ses lunettes pour observer l’horizon vert et beige que dessinent les berges et leurs arbres majestueux, surplombés d’un ciel bleu très clair et lumineux, bien que parsemé de nuages. L’air chaud fait danser et claquer le tissu de ses vêtements.

Lorsque l’on tend l’oreille et que l’on prête attention au second plan, ce n’est plus l’Homme que l’on entend, mais la nature omniprésente, forte, puissante. Elle éveille les sens. En fermant les yeux, on pourrait aisément imaginer la richesse inouïe de la biodiversité grouillant à quelques mètres du bateau dans cette jungle bordant la rivière. Les différentes espèces animales et végétales semblent en effet tour à tour se chatouiller, discuter, se disputer, hurler, chanter, s’arrêter, chuchoter, jusqu’à ce que le tout forme à nouveau cette ambiance particulière, déchirée par un énième cri de vie, typique de cette région tropicale limitrophe du Brésil et de la Bolivie, unique écosystème de savane humide tropicale au Pérou.

Ces étendues du sud-est, terres de communautés natives et abritant notamment le lac Sandoval, le lac Valencia, le Parc national du Manu, la Réserve naturelle Tambopata ou encore le Parc national Bahuaja-Sonene, sont une véritable réserve de faune et de flore, et le refuge de nombreuses espèces animales menacées telles que le loup à crinière ou le cerf des marais. La rivière Rio Madre de Dios quant à elle, située au sud du pays et originaire de la cordillère Orientale des Andes au nord-est de Cuzco, est la branche-mère du Madeira, principal affluent du gigantesque fleuve Amazone.

Plusieurs heures de navigation sur ses eaux jaunâtres sont nécessaires depuis le Terminal Rio Inambari de la petite ville de Mazuko pour rejoindre le lieu de rendez-vous au beau milieu de la forêt. L’air est chaud, très chaud, et les éclaboussures provoquées par le sillage de l’embarcation alimentent l’humidité ambiante, visiblement adorée par les moustiques, nombreux.

Les paysages, denses, beaux, hostiles, se suivent et se ressemblent, pour un temps. Pour un temps seulement. Petit à petit, les tons jaunes virent au rouge, les arbres se dispersent, les chants d’oiseaux se dissipent, la vie disparaît. Le parfum de la végétation, encore présent dans l’air, fait place à une rupture nette, où tout sur place est défriché. La forêt péruvienne semble avoir été totalement dévorée, comme remplacée par un désert de boue, sans fin, parsemé de bidons plus ou moins hermétiques, pleins à ras bord de déchets chimiques, entreposés avec trop peu de précautions.

Un désastre écologique.

Ce paysage de désolation n’est autre que la perspective caractéristique des mines d’or. Dans le bassin péruvien de Madre de Dios, les activités liées à l’extraction de l’or dévastent la végétation, polluent les rivières, et mettent en danger non seulement la biodiversité, mais aussi les riverains, y compris les travailleurs. Il n’y a plus de débat possible.

Venu se rendre compte de la réalité de ses propres yeux, Sacha Pavan, Co-fondateur d’OR DU MONDE, prend une décision, sa joaillerie ne participera plus à la catastrophe sociale et environnementale que requiert l’extraction de ce minerai, et ne vendra plus que de l’or recyclé.


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